Un nouveau début d'année dans l'Esprit de l'Église, des Saintes Écritures

et  des Saints Pères

Le début d'une année civile, comme tout commencement, est un temps de réflexion, d'espoir pour l'avenir, de décision et de volonté d'accomplir au mieux ce que nous nous sommes proposés. Elle vient après une conclusion naturelle des réalisations ou des échecs de l'année écoulée.

Certes, l'année 2020 a été inattendue en termes d'évolution, pleine de surprises et imprévisible. Elle a apporté et apporte souffrance et insécurité même maintenant. Cela peut sembler déroutant et déconcertant.

Cependant, nous pouvons acquérir un renforcement spirituel supplémentaire de deux éléments importants: le moment de la présence de Jésus dans le Temple à l'âge de douze ans, raconté dans l'Évangile de la fête de la Circoncision du Seigneur et la commémoration de St. Basile le Grand.

Dans l'Évangile du Seigneur, on lit: « Quand ses parents le virent, ils furent frappés d'étonnement, et sa mère lui dit: ‘Mon enfant, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous? Ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.’ Il leur dit: ‘Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que Je dois être dans la maison de mon Père?’ » (Luc 2: 48-49). Nous trouvons le Sauveur Jésus Christ ici à l'âge de douze ans présent dans le temple de Jérusalem et demeurant dans Sa maison; au moins la maison matérielle qui ne peut pas Le contenir mais qui est le lieu qui rappelle à celui qui l'a construite le Créateur. Mieux encore l'univers est Sa demeure.

Le texte évangélique nous rappelle que notre demeure en tant que chrétiens, et en tant que peuple en général, est le lieu saint de l'Église. Tout comme le jeune Jésus nous rappelle que sa place naturelle est l'accomplissement de l’œuvre du Père par obéissance en tant que Fils et en collaboration avec Lui, rappelons-nous que nous sommes aussi des fils de Dieu par grâce appelés à rester dans l'obéissance à Dieu et dans un travail synergique avec Lui par la foi et la grâce. L'église est le lieu, le temple de Dieu dans lequel nous restons dans l’œuvre du Dieu le Père à travers la Divine Liturgie, les Saints Sacrements et les services religieux sanctifiant, par la prière et l’effort ascétique, par la lecture et l'aumône, etc. Ce sont toutes des vertus dont nous entendons toujours parler dans les Saintes Écritures qui composent les armes dont nous nous armons chaque fois que nous allons au combat spirituel.

Notre temps ici est un espace de lutte pour notre salut. Bien que court, il est d'une valeur inestimable car, selon sa qualité, nous recevons la vie éternelle. Demeurons dans le sanctuaire et l'œuvre de Dieu en paroles et en actes comme Jésus. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons toujours entendre les deux commandements qui résument la Loi et les prophètes et sans lesquels il ne peut y avoir de vie chrétienne: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le deuxième: Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Marc 12: 30-31).

 « ‘Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile’ (2 Timothée 3:16). C'est pourquoi il a été écrit par l'Esprit Saint pour tous les hommes, afin que chacun de nous puisse en retirer, comme d'un hôpital public pour les âmes, la guérison de notre propre maladie. Les Écritures disent: ‘La guérison mettra fin aux grands péchés’ » (Ecclésiaste 10: 4) dit St. Basile le Grand, en reprenant les paroles des Saintes Écritures. Le grand Cappadocien nous invite en ce début d'année à avoir la bonne boussole et la vraie inspiration dans la prise de décision alors que nous témoignons à travers la parole que nous sommes chrétiens. Si nous considérons que nous suivons l'exhortation de saint Paul: « Ainsi, nous ne serons plus de petits enfants, ballottés et emportés par tout vent de doctrine, par la ruse des hommes et leur habileté dans les manœuvres d’égarement. Mais en disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ » (Éphésiens 4: 14-15). Que le fondement de toutes nos paroles et actes soit la parole de Dieu telle qu'elle était à la création du monde. Cette parole est le médicament qui guérit la maladie et nous conduit sur le chemin de l'éternité et de la sainteté. C'est ce que nous dit St. Basile le Grand.

L'année 2021 est l'Année hommage à la pastorale des Roumains à l’étranger et l'Année commémorative de ceux qui se sont endormis dans le Seigneur; la valeur liturgique et culturelle des cimetières. Il est important de réfléchir à la manière dont nous pouvons continuer, prêcher, transmettre et renforcer la foi chrétienne-orthodoxe où que nous soyons. L'église dans son ensemble - clergé et fidèles - est appelée à ce travail avec temps et sans temps. Pensons aussi à ceux qui sont trépassés et qui nous ont confié leurs accomplissements pour les faire avancer. C'est une responsabilité que nous avons en tant que génération du présent.

Je vous souhaite en ce début du nouvel an 2021 la salutation La mulți ani! joie, santé, inspiration et bénédiction de Dieu,

† Ioan Casian

L’Évêque orthodoxe roumain du Canada

Saint-Hubert, 1 janvier 2021

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[Photo: Basilica.ro]